12 juillet:
Nous quittons donc dans la nuit les alentours du lac Shikotsu… les petites routes sinueuses et quasiment désertes de cette partie de la réserve naturelle nous obligent à garder l’oeil ouvert… pas question d’une rencontre impromptue avec un sanglier, un daim ou un ours!
Heureusement, après un repas à base de bentos avalé à la hâte dans un 7Eleven de passage, nous arrivons sur les rives orientales du lac Toya (洞爺湖). Là, niché dans un coin de verdure, un camping déserté nous propose ses allées ombragées… Ouf!
La nuit est magnifique, et une fois les tentes installées et les filles couchées, rien de tel pour se regénérer que quelques images nocturnes… où on distingue des traces vertes au milieu des étoiles! Une aurore boréale?
Au réveil, l’ambiance est toujours aussi exceptionnelle, avec des teintes presque surnaturelles… Au réveil, le camping est des plus paisibles, un cygne se promène paresseusement, le rêve pour deux petites filles… mais attention, ce n’est pas bien malin comme bestiole!
En faisant le tour du lac, nous tombons sur un charmant petit parc, son temple posé sur une île… Rien d’extraordinaire, mais de bons moments… Un repas excellent et simple avalé au centre d’informations touristiques du coin, une visite d’un musée d’artistes locaux (sculpture notamment), et nous sommes prêts à découvrir une petite forêt bien sympathique: On y trouve pas mal de petites bestioles, en plus des omniprésents taons et autres moustiques: des grenouilles, des cigales énormes, des serpents, de grosses sauterelles, bref il y a de la vie!
Retour au camping, qui s’est subitement rempli avec le week-end… on a du mal à retrouver la tente! Nous profitons quand même du onsen pour nous laver, quel bonheur ces bains chauds!
Il ne nous reste plus qu’à nous coucher, en profitant du superbe panorama qui nous fait face…
13 juillet:
Au matin, nous décidons de faire l’exploration des volcans qui se trouvent au sud du lac, dans la localité de Noboribetsu, une des stations thermales les plus connues du Japon. Une ville très touristique et chère donc, et pas vraiment intéressante d’un point de vue architectural ou culturel.
Par contre, c’est la ville la plus proche d’un volcan actif au monde, alors qu’elle est déjà dominée par un énorme volcan qui rentre en éruption tous les 15-20 ans environ. En effet, un nouveau volcan, le Showa Shinzan y est apparu dans les années 1940, dans le sud de la ville, et ses habitants ont pris l’habitude de le côtoyer: il y a des routes dédiées à une évacuation d’urgence, des panneaux un peu partout et une sensibilisation aux dangers et aux signes précurseurs d’une éruption dès l’enfance.
Par contre le lieu est très touristique, à la japonaise: des cars qui débarquent sans cesse, des groupes, des restaurants dont la qualité laisse à désirer (mais pas le prix), des souvenirs Made in China par milliers… On se trouve un petit coin de verdure pour dévorer le repas, un délicieux ensemble de pains aromatisés/ viennoiseries dégoté au hasard d’un arrêt…
Nous voulions monter sur le sommet voisin, le Mont Usu, lui aussi actif (dernière grosse éruption en 2000)… la montée en téléphérique (5 min) est facturée 25€ par personne! Et ce n’est que l’aller… On va donc éviter.
Un peu déçus, on regarde sur le GPS s’il n’y a pas une route ou un chemin qui peut nous y mener par le flanc ouest… et on peut! Petit détour d’une cinquantaine de kilomètres, et on grimpe dans notre magnifique voiture les premiers lacets de la montagne. On doit la laisser assez rapidement, le chemin est réservé aux piétons et aux vélos… heureusement, il y a un plan pour tout nous expliquer!
N’écoutant que notre courage, nous nous lançons dans l’ascension (le Usu Zan culmine à 1100m, nous partons d’environ 500m) avec les sacs à dos (sans nourriture, pour ne pas attirer les ours), sous un soleil de plomb. Heureusement, la première partie de l’ascension se fait plus ou moins à l’ombre, dans la forêt…
En revanche, lorsque l’on quitte le couvert des arbres, le spectacle est magnifique: on domine le lac Toya, et on a même une vue sur la mer vers le sud! C’est superbe, on oublie -un peu- la chaleur et la soif. Les fumerolles jaillissent à plusieurs endroits, des arbres brûlés lors de la dernière éruption parsèment le paysage pour le moins lunaire…
On décide de poursuivre jusqu’au sommet, il y a des escaliers mais cela devient vraiment difficile, et pour tout le monde! On tient le choc, et on poursuit jusqu’à la ligne de téléphérique, qui amène des dizaines de touristes qui se plaignent de la chaleur… les filles trouvent qu’ils exagèrent!
D’ici, on jouit d’un spectacle superbe (avec un temps parfait): le lac Toya, l’Océan Pacifique, le bébé volcan voisin… On réussit à trouver de l’eau fraîche, du coca et même des glaces, qui sont bien méritées après ces deux heures de marche sous le soleil… on reprend des forces, et il est temps de redescendre, pour retrouver notre petite voiture!
Le temps de faire quelques courses pour un barbecue bien mérité, on passe au onsen pour se décrasser (il y avait bien besoin!), et on profite d’un repos bien mérité, au milieu de dizaines de tentes qui ont poussé pendant la journée…